Je suis en proie à un mal de tête latent. Les mauvais cocktaïls d'hier commencent sournoisement à produire leurs effets. Je dois aussi très certainement cette résonance sourde aux conséquences rétroactives d'une semaine grâcieusement ponctuée d'insomnies. Peut-être également que les effets du demi-comprimé avalé hier ne sont pas encore dissipés. J'entends conjurer cette fatalité en associant un dafalgan à une cannette de Redbull.
Je pue consciencieusement des pieds, c'est un affront pour moi et pour les autres. L'été, assise, je dois souvent décaler mes pieds quand l'on vient me parler afin d'éloigner le fumet. Il m'arrive fréquemment de m'incommoder moi-même. C'est absurde et handicapant. Cela ne date pas d'hier. J'ai réussi à masquer ce vice à quelqu'un cinq années consécutives.
Jour après jour, j'enfonce un coton-tige dans une oreille puis dans l'autre. L'air de rien, je fore. J'en ai parfois des acouphènes le soir. Qu'importe, j'entends mal et je parle fort.
j'aurais pu publier ce message sur mon facebook mais j'anticipe. Au moindre faux pas, au moindre écart du politiquement correct, mes contacts seraient sensiblement dérangés dans leur microcosme bien-pensant. A la suite de Robert Crumb revenant sur lui-même, l'on pourrait très justement me rétorquer qu'il est bien aisé d'être acrimonieux, acerbe, amer, mauvais.... Que tout cela cache une arrogance certaine... Qu'a cela ne tienne, j'assume le fait d'être imbuvable et d'emmerder le monde entier.
